Saint Seiya Resurrection
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Message  Aphrodite des Poissons Lun 26 Nov - 12:34

Le Temple des Poissons, au faîte de la si longue route des douze Maisons, bâtisse massive aux secrets délicats, à l'atmosphère capiteuse et troublante, monument à la gloire d'Athéna, monument à celle de la beauté. Ecrin de pierre et de marbre où la lumière n'était que succintement admise, filtrée, remplacée par la lueur fragile et incandescente de quelques flammes dont toutes, sur les lieux déserts alors, semblaient accompagner subtilement l'avancée jusqu'aux lieux du repos de son occupant.
Ces multiples, infimes lueurs pâles éclairaient sensiblement la sommaire couche, éclats lumineux en circonvolution. Et il était là, allongé, alangui, dans l'aube naissante qui envahissait le sanctuaire, la peau de nacre, de soie et de miel de son corps dénudé étant le joyau précieux de cet écrin. Au fond, rien n'était laissé au hasard. Ce voile, semblant hâtivement jeté sur ses courbes, était il réellement là pour les dissimuler à des yeux indiscrets ? Le tissu translucide qui floutait à peine les formes lisses, glissa, et acheva sa lente chute au premier geste esquissé.

Le souffle imperceptible et lent se fit progressivement plus vif. Aphrodite quittait son sommeil ; les longs cils s'élevèrent sensiblement, dévoilant l'éclat brillant de ses prunelles. La main fine s'éleva mollement, chassant avec délicatesse les longues mèches d'or qui striaient son visage, lesquelles allèrent cascader le long de la rivière de soleil que constituait l'essentiel de sa chevelure.
Les lèvres délicatement rosées, entrouvertes, sans pour qu'autant on puisse deviner si leur imperceptible frémissement était le prémisse à l'attente d'un baiser ou à la tentation d'une morsure, esquissèrent tout d'abord une ombre de sourire, dédié à lui et à lui-seul, dans la faible luminosité.

Peut-être était-ce ce sourire qui acheva de l'éveiller ? Son buste ciselé avec la plus grande précision se redressa légèrement, sa poitrine à peine mise en mouvance par sa respiration, alors que lentement il allongea son bras fin. Les doigts fuselés trouvèrent ce qu'ils cherchaient, et se refermèrent avec délicatesse sur le manche ouvragé d'un miroir poli à la monture minutieusement travaillé. Ramenant l'objet à lui, les orbes brillantes croisèrent leur reflet ; C'était alors une silencieuse, religieuse contemplation qui prenait alors place, jusqu'au moment où, investie d'une parfaite satisfaction, il se laissa aller en arrière, retombant sur la couche accueillante dans un abandon aussi gracieusement formé que si on l'eût observé. L'amour inscrivait les êtres au sein de l'éternité, et celui éprouvé vis-à-vis de soi n'y faisait pas exception ; celà, Aphrodite le savait mieux que personne, car, vraiment, y avait-il en cette réalité dévotion plus sincère et plus globale que celle qui animait un coeur à la connaissance de lui-même ? Que les hypocrites, les faux-semblants et les illusionnés demeurent dans leur monde de mensonge, Aphrodite, lui, ne savait trop bien ce qu'il en était. Il n'y avait ici-bas que la puissance et son cortège ; la beauté en faisait partie intégrante. Les plus effroyables, les plus destructeurs déchaînements de la nature étaient pétrifiants de magnificience.
Il quitta alors le lieu reculé qui avait vu son doux repos débuter et prendre fin. La longue cascade dorée de sa chevelure déferla le long de son corps alors qu'il se levait, puis ondula comme les méandres souples d'un ruisseau à l'instant où il passa un peigne entre les mèches, une fois, une fois encore, inlassablement, les boucles de soleil reprenant leur place peu à peu...

Le calme oui, mais une solitude illusoire, dans le dernier des douze temples sacrés. Elles étaient là, les Belles, les rouges amantes à la grâce fragile. Elles étaient là, partout, visibles et invisibles, dans leur délicatesse presque sournoise braises rougeoyantes dans la pénombre. Les doigts fuselés glissèrent sur quelques pétales offerts, en passant, alors que, lentement, le gardien des lieux allaît se vêtir, dans l'intention de quitter la massive et antique construction.


Aphrodite des Poissons
Aphrodite des Poissons
Chevalier d'or

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Date d'inscription : 08/11/2007

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